Honoré au Festival International du Film de Tokyo, Sammo Hung est revenu sur sa carrière lors d’une masterclass

Au cours d’une carrière qui s’étend sur sept décennies, Sammo Hung, icône du cinéma d’action hongkongais, a accumulé de nombreuses expériences, et son corps a subi bien des épreuves. Il n’était donc pas surprenant de voir cet artiste de 72 ans apparaitre avec une canne lors d’une masterclass à la 37e édition du Festival International du Film de Tokyo.

Né dans une famille du show-business, Hung a commencé sa carrière d’enfant acteur à l’école d’opéra de Pékin à Hong Kong aux côtés d’illustres camarades comme Jackie Chan, Yuen Biao, Yuen Wah, ou encore feu le directeur d’action Corey Yuen. Un peu plus tôt, lors d’un séminaire aux côtés du directeur d’action Kenji Tanigaki et le comédien Yasuaki Kurata (Fist of Legend), Sammo Hung avait plaisanté en disant que s’il reproduisait les anciennes méthodes d’enseignement, il pourrait être condamné à 150 ans de prison pour maltraitance sur enfant.

Sammo Hung a fait ses débuts au cinéma au début des années 1960, à l’âge de neuf ans. Un extrait du film, légèrement granuleux et en noir et blanc, montre un garçon au visage frais, Hung, sous les acclamations de ses admirateurs. « La formation à l’école était très sévère. Nous apprenions tous les mouvements fondamentaux. Une fois diplômé, on était capable de faire presque n’importe quel mouvement », a déclaré Hung.

En parlant de son destin avec Bruce Lee, Sammo Hung a déclaré qu’ils ne s’étaient rencontrés que quelques fois, notamment sur le tournage d’Operation Dragon. « J’ai été tellement choqué qu’il soit décédé, car il était très jeune ; le travail de Bruce Lee a eu un tel impact sur moi, donc c’était un véritable crève-cœur ». La mort de Lee cette année-là laissa Le Jeu de la Mort inachevé et, en 1978, Hung fut chargé de la chorégraphie des combats pour les reshoots.

En 1977, Sammo Hung a intégré dans son premier film, Le Moine d’Acier, dans lequel il tenait également le premier rôle, des touches de comédie qui avaient séduit le public dans ses précédents films. Ce film a contribué à lancer une mode des films de kung-fu comiques , rendus célèbres par son rival et collaborateur Jackie Chan dans des classiques tels que Drunken Master de Yuen Woo-Ping. « À l’époque, les films de Hong Kong étaient principalement en mandarin, mais nous utilisions le cantonais, et à partir de ce moment-là, nous avons décidé de faire tous nos films en cantonais », a déclaré Hung.

Concernant son style, Sammo Hung a déclaré que Liu Chia-Liang avait étudié le style Hung Gar. De son côté, Sammo était plus familier avec le Wing Chun.  En parlant des nombreux réalisateurs avec lesquels il a travaillé, il a déclaré qu’il avait commencé dans l’industrie du cinéma à l’âge de 15 ou 16 ans. « Je considère King Hu comme mon maître. J’ai étudié à ses côtés.»

Sammo est revenu également sur le genre jiangshi, un genre de kung-fu d’horreur et comédie dans les années 1980, inspiré par son amour d’enfance pour les fantômes et les monstres. « Je réfléchissais toujours à de nouveaux éléments que je pourrais ajouter à mes films d’action », a-t-il déclaré. « Je n’ai pratiquement pas pris de repos pendant cette période dorée du cinéma de Hong Kong. J’étais encore jeune et je pouvais continuer à ce rythme. Je préférais faire des films que me reposer. »

Après le succès de John Woo et de Jackie Chan aux États-Unis, Hung a saisi l’opportunité d’une carrière américaine à travers deux saisons du Flic de Shanghai pour la CBS de 1998 à 2000, ce qui fait de lui l’un des rares acteurs asiatiques à jouer un rôle principal dans une série télévisée américaine. La série a été un succès surprise, malgré le fait que les dialogues de Hung étaient limités en raison de son manque de maîtrise de la langue anglaise. « Le plus dur dans tout ça, c’était la langue. Quand on me demandait si j’aimerais changer quelque chose aux États-Unis, je répondais que j’aimerais que tout le monde apprenne le chinois pour que ce soit plus facile pour moi », raconte Hung en riant.

L’événement a projeté les scènes de combat classiques entre Sammo Hung et Donnie Yen dans Ip Man 2. Sammo a révélé que cette scène sur la table était en réalité très facile à tourner. « Parce que je connais Donnie Yen, le processus de tournage a été très rapide. Il est très doué et je suis très doué. Il est puissant, mais je suis encore plus puissant. » Dès que Sammo Hung a prononcé ces mots, tout le public a applaudi.

Sammo Hung a finalement dit qu’il avait maintenant trois souhaits : le premier est d’être en bonne santé, le deuxième est d’être heureux et le troisième est de faire de bons films.

À Propos de Tirry

Créateur et rédacteur en chef de Celestial Empire, connu également pour être le tenancier du site Jackie Chan France

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3 commentaires

  1. hé oui… une époque se meurt et rien a l’horizon pour l’héritage.
    je me demande s’ils sont coupables oubien c’est la société qui n’a jamais pu les remplacer…
    des icônes à jamais…

    • L’époque a changé et c’est de partout pareil. Il n’y aura plus de Clint Eastwood, Stallone, Schwarzenegger à Hollywood. Comme il n’y aura plus de Belmondo, Ventura, Delon… en France
      Comme il n’y aura plus de Jackie Chan, Sammo Hung…
      Par rapport à ces derniers, depuis une vingtaine d’années, on n’autorise plus les comédiens et cascadeurs à prendre des risques. Toutes chutes, même pour le moindre petit saut, sont assurées par des câbles de sécurité, ce qui donne un côté apesanteur. Qu’on le veuille ou non, City of Darkness n’arrive pas à la cheville des classiques des 80s et 90s des films HK dans l’exécution. Tout comme les The Raid et les buzz du même genre (John Wick…) . Et ce, malgré tous les efforts respectables des artistes martiaux derrière. En même temps, on peut aussi comprendre l’époque. Il n’y a rien de mal à vouloir éviter le moindre accident.

  2. la différence entre l’Orient et l’Occident pour moi, c’est qu’en Chine ou en Asie, on pouvait facilement trouver la relève des ces acteurs la vue qu’ils s’y mettaient vraiment a la tâche pour y ressembler, par contre en Europe et en Amérique, pas du tout l’icône reste elle et est intouchable tous ceux qui tentaient le prenaient plein la face.
    par exemple on a eu des Bruce Lee bis, des Jackie bis, des style du trio ( Jackie yuen samoh ) recopier et beaucoup d’autres exemples mais finalement ça n’a pas servi et de surcroît la société actuelle est venue tout bazarder.
    je suis parfaitement d’accord avec toi, « l’époque »
    et en même temps nous avons VIEILLI…

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