Le Festival International du Film de Shanghai célèbre un siècle de cinéma en miroir

Le Festival international du film de Shanghai s’apprête à fêter sa 27e édition du 13 au 22 juin 2025, avec une programmation généreuse de plus de 430 films répartis en une vingtaine de sections. Le cinéma chinois y sera naturellement au cœur des festivités, à l’occasion de son 120e anniversaire, célébré en parallèle des 130 ans du cinéma mondial. Un double hommage qui se traduit à travers une sélection rétrospective ambitieuse et de nombreuses avant-premières.

Le coup d’envoi sera donné par la première mondiale de She’s Got No Name de Peter Chan Ho-sun.

Parmi les temps forts de la compétition principale pour le Golden Goblet Award, on retrouvera plusieurs longs-métrages chinois, à commencer par la comédie noire One Wacky Summer du grand Cao Baoping (Across The Furious Sea) qui met en scène Kevin Guo (Ride On) dans le rôle de Ma Fei, un homme revenu à Tianjin après des années d’absence. Face aux déceptions de la vie, il décide d’embarquer son neveu (Hu Langquan) dans une fugue improvisée. Accompagnés par l’actrice Qi Xi (So Long My Sons), les deux protagonistes s’enfoncent dans un périple aussi absurde qu’imprévisible, entre chaos et tendresse décalée. Le réalisateur Qiu Sheng (Suburban Birds) revient avec My Father’s Son, où Sun Ning incarne un jeune homme hanté par l’impossibilité de dire adieu à son père (Song Yang). Dix ans après l’enterrement, il tente de recréer leur lien à travers la réalité virtuelle et le ring de boxe, dans une quête intime de réconciliation et de mémoire. Wild Nights, Tamed Beasts de Wang Tong met en scène Wan Qian dans le rôle d’une aide à domicile infiltrée dans une maison de retraite avec de sombres intentions. Sa rencontre avec un soigneur incarné par le cinéaste, mais aussi acteur à ses heures perdues Rao Xiaozhi (Coming Home) va bouleverser ses plans, tandis qu’un policier (Zhou Ping) enquête sur une série de meurtres entremêlant leurs destins dans un thriller que l’on promet aussi tendu que mélancolique.

Le jury sera présidé par le cinéaste italien Giuseppe Tornatore, entouré de l’acteur et réalisateur Huang Bo, de la documentariste Yang Lina et de l’actrice Yong Mei côté chinois, ainsi que des cinéastes Iván Fund (Argentine) et Kiran Rao (Inde) et du producteur Thanassis Karathanos (Grèce).

Parmi les avant-premières attendues également, 7 Days de Qiu Yujie suit une romance singulière entre un jeune homme réservé (Jiang Qiming) et une jeune femme (Zhang Yifan) rencontrée par hasard, entachée par un secret : il voit au-dessus de la tête des filles la durée de leur relation… et avec elle, il ne leur reste que sept jours. Dans Odds Beater de Cheng Liang, un professeur en crise (Jing Boran) et une élève à la dérive (Zhuang Dafei) se soutiennent mutuellement pour retrouver un sens à leur vie. Enfin, Shadow de Li Xiaofeng met en scène un jeune boxeur issu d’un milieu modeste (Victor Ma) manipulé pour devenir le double d’un riche héritier (Alan Aruna) sur le ring, avant que l’amitié et la vérité ne viennent bouleverser les règles du jeu.

Du côté des nombreuses sections parallèles, Resonance: a Brief Encounter of Chinese and World Cinema propose un dialogue entre trente œuvres chinoises et étrangères, sélectionnées pour leur résonance esthétique ou thématique. Des classiques comme New Women (1935) de Cai Chusheng, Spring in a Small Town (1948) de Fei Mu, ou encore The Shaolin Temple (1982) de Chang Hsin Yen avec Jet Li côtoient La Passion de Jeanne d’Arc (1928) de Carl Theodor Dreyer, Brêve Rencontre (1945) de David Lean et Rambo (1982) de Ted Kotcheff.

Le cinéma de Hong Kong bénéficie également d’un focus à travers Making Waves : Navigators of Hong Kong Cinema, une sélection qui rend hommage aux grands noms du territoire, de Wong Kar-wai à Ann Hui, tout en laissant une place aux jeunes auteurs comme Sunny Chan ou Ho Miu-ki.

Feu David Lynch fait quant à lui l’objet d’un hommage à travers la section Stepping into David Lynch’s Dream, avec la projection de sept de ses œuvres restaurées en 4K, d’Eraserhead à Inland Empire, sans oublier le documentaire David Lynch: The Art Life, pour explorer les multiples facettes de l’univers lynchien.

Enfin, pour célébrer les 40 ans du mythique Police Story, notons que le festival propose une restauration 4K des trois premiers volets, un hommage vibrant à la légende vivante Jackie Chan et à son cinéma d’action audacieux fait à la main, authentique et inventif.

Une fois encore, la programmation du SIFF (Shanghai International Film Festival) est un rappel que le cinéma chinois, dans toute sa diversité, n’a jamais cessé d’innover tout en honorant sa propre histoire et celle du cinéma mondial.

Retrouvez toute la programmation sur le site du SIFF.

À Propos de Tirry

Créateur et rédacteur en chef de Celestial Empire, connu également pour être le tenancier du site Jackie Chan France

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