Trois jours après une première bande-annonce énigmatique, She’s Got No Name de Peter Chan Ho-sun se dévoile un peu plus aujourd’hui avec une nouvelle bande-annonce révélant l’ampleur dramatique et visuelle de ce projet divisé en deux parties. Attendu depuis plusieurs années, le film prend pour point de départ une affaire criminelle réelle qui avait bouleversé le Shanghai des années 1940, et s’annonce comme l’un des événements majeurs de l’été au cinéma chinois.
Le réalisateur Peter Chan Ho-sun signe un retour remarqué avec She’s Got No Name, un diptyque inspiré de l’un des faits divers les plus célèbres de la République de Chine : le meurtre de Jiangyuan Nong, survenu à Shanghai en 1945. Le premier volet sortira en Chine le 21 juin.
Le film, présenté l’année dernière hors compétition au Festival de Cannes dans une version de 2h30, a depuis été repensé en deux parties. La première, d’une durée de 96 minutes, se concentre sur l’enquête et les zones d’ombre d’un crime aussi brutal qu’énigmatique : une femme frêle, Zhan Zhou (Zhang Ziyi), est arrêtée après avoir tué et démembré son mari en seize morceaux. Les parties du corps sont retrouvées… sans la tête. Une absence qui fait basculer cette affaire en énigme nationale.
Très vite, l’affaire prend une ampleur inédite : médias, justice, opinion publique et même théâtre populaire s’en emparent. La question divise : peut-on condamner sans preuve complète ? Peter Chan s’intéresse moins à la résolution qu’aux tensions sociales, aux regards croisés sur la justice et à l’effet miroir d’une époque à travers le crime.
Autour de Zhang Ziyi, un casting prestigieux donne vie à cette fresque dense : Lei Jiayin, Wang Chuanjun, Mei Ting, Yang Mi, Jackson Yee, Zanilia Zhao, Peng Yuchang, Da Peng. La seconde partie du film, à venir, devrait également marquer l’entrée en scène de Zhang Zifeng et Ci Sha.
Peter Chan explore ici une société en mutation, prise entre tradition et modernité, où chacun – policiers, voisins, détenus, artistes – devient acteur du destin judiciaire de l’accusée. Le crime n’est plus seulement un fait divers : il devient le révélateur des tensions d’un Shanghai déchiré.
Avec She’s Got No Name, le cinéaste semble vouloir renouer avec le grand cinéma populaire à portée historique, mêlant suspense, émotion et regard social. Le projet, porté par une belle ambition formelle et narrative, laisse espérer une œuvre à la fois captivante et profonde. Si cette première partie pose les bases d’un récit dense et troublant, la suite pourrait bien confirmer l’ampleur d’un diptyque appelé à marquer le cinéma chinois contemporain. On l’espère du moins.
Le film ouvrira par ailleurs la saison très convoitée des sorties estivales en Chine, lançant les hostilités d’un été cinématographique que l’on pressent riche et disputé.