JUNK WORLD : Takahide Hori explore les origines de JUNK HEAD

Le 13 juin prochain, le cinéma d’animation japonais accueillera un ovni visuel aussi singulier qu’attendu : Junk World, la préquelle du film indépendant culte Junk Head, signé Takahide Hori. À nouveau seul aux commandes — de l’écriture au montage, en passant par l’animation image par image — le réalisateur revient avec une nouvelle plongée dans son univers souterrain grotesque, bricolé, intensément vivant.

Avec Junk World, Hori remonte le temps pour nous raconter ce qui s’est passé 1 042 ans avant les événements de Junk Head. Le récit suit Robin, un cyborg chargé d’escorter Triss, une commandante humaine envoyée enquêter sur un culte d’humanoïdes artificiels. Très vite, la mission prend une tournure inattendue, entre mutations, révélations et menace interdimensionnelle.

L’univers visuel de Junk Head est ici étendu. Chaque recoin de ce monde souterrain fourmille de détails, de créatures déformées, d’architectures organiques et/ou mécaniques. Le tout animé avec une patience et une rigueur sidérantes, comme si chaque plan cherchait à repousser les limites de ce que la stop motion artisanale peut offrir.

Difficile de ne pas s’émerveiller devant le parcours de Takahide Hori, qui continue de mener à bien ses projets quasiment en solitaire. Il façonne ses décors, manipule ses marionnettes, enregistre les voix et monte lui-même ses films. Une démarche rare dans le cinéma d’animation contemporain, encore plus à une époque où l’intelligence artificielle et la 3D standardisée gagnent du terrain.

Mais si Junk World reste fidèle à l’esthétique brute de Junk Head, il bénéficie cette fois du soutien d’Aniplex, qui en assure la distribution au Japon. Le film a également pu voir le jour grâce à deux campagnes de financement participatif, preuve de la fidélité d’un public conquis par l’univers de Hori — un public prêt à financer un cinéma qui ne ressemble à aucun autre.

Hori s’inscrit dans une tradition visuelle qui convoque autant Jan Švankmajer, Phil Tippett (le culte et cauchemardesque Mad Dog !), David Lynch que le manga underground. 

Si Junk Head avait réussi à traverser les frontières grâce à une reconnaissance critique soutenue et quelques projections dans des festivals spécialisés, Junk World pourrait aller encore plus loin. L’aura de Hori n’a cessé de grandir ces dernières années, et son retour est guetté de près par les amateurs d’animation alternative et de cinéma de genre.

Junk World sort le 13 juin au Japon. Pour l’instant, aucune date de sortie en France n’a été annoncée, mais tout porte à croire qu’une diffusion, en festival ou en VOD, finira par arriver, notamment chez UFO Distribution, distributeur et éditeur du premier film. Et franchement, ce serait un crime de cinéphile de passer à côté.

À Propos de Tirry

Créateur et rédacteur en chef de Celestial Empire, connu également pour être le tenancier du site Jackie Chan France

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