Présenté en avant-première mondiale au 27ᵉ Festival International du Film de Shanghai, One Wacky Summer marque un virage inattendu mais réjouissant dans la filmographie de Cao Baoping, qui y déploie une veine de comédie noire à la fois absurde, locale et profondément humaine. Un choix salué par la critique, puisque le cinéaste a été récompensé du prix du meilleur réalisateur dans la compétition principale du festival, pour sa mise en scène inventive et sa capacité à transformer le chaos en pur plaisir de cinéma.
Produit par la Jiangsu Film Group, la sortie du film a été fixée en Chine au 29 août. L’histoire se déroule à Tianjin, au tournant des années 2000. Ma Fei, un homme désabusé incarné par Kevin Guo, revient dans sa ville natale après des années d’absence. Face à une série d’humiliations et d’échecs, il en vient à kidnapper son propre neveu et l’embarque dans une fugue aussi bancale qu’imprévisible.
Kevin Guo, déjà connu pour avoir donné la réplique à Jackie Chan dans Ride On, où il jouait le gendre du légendaire acteur-cascadeur, confirme ici son charisme et sa polyvalence. Il s’est également illustré dans la série dramatique Escape from the Trilateral Slopes, produite par Cao Baoping, où son interprétation avait marqué les esprits. Ce même projet connaîtra prochainement une adaptation cinématographique ambitieuse, dirigée par Cao Baoping, avec un casting de haut vol composé de Jackson Yee, Duan Yihong et Huang Bo.
Dans One Wacky Summer, la cavale de Ma Fei et de son neveu est vite perturbée par une galerie de personnages tous plus extravagants les uns que les autres : la petite amie fantasque (Sun Anke), un tueur maladroit (Zhang Benyu), un vieux copain surnommé « Porc au caramel » (Gan Yuchen), sans compter les membres d’une famille en roue libre — la sœur aînée (Liu Yang), la cadette (Qi Xi) et leurs maris respectifs (Liu Yajin et Chang Yuan). À cela s’ajoute un gang local folklorique, le « Tianjin Dashaobang », mené par l’inoubliable Lam Suet.
Oscillant entre farce et tragédie, la mise en scène de Cao Baoping s’amuse à désarticuler les codes traditionnels du genre pour mieux faire surgir l’absurde du quotidien. Le jury du festival a salué une œuvre « qui réaffirme le plaisir du récit et la magie du cinéma », portée par « une mise en scène virtuose et une grande sensibilité au langage et aux situations ».
Dans un style typiquement tianjinais, entre dialecte truculent et personnages hauts en couleur, le film insuffle une identité forte à chaque scène. Les spectateurs qui ont découvert le film lors de sa projection au festival ont été unanimes : One Wacky Summer est une comédie noire « plus légère, plus folle » que les précédents travaux du cinéaste expert du thriller noir.
Cao Baoping résume lui-même la démarche avec humour : « Ce n’est peut-être pas un film très intense, mais il est piquant, drôle, et profondément enraciné dans le réel. » Un film d’été pas comme les autres, aussi libre que son titre l’indique, et qui confirme le retour du cinéma d’auteur populaire chinois dans toute sa splendeur, entre rire, chaos et humanité.
L’un des films immanquables de l’été chinois à coup sûr, avec The Lychee Road, Dongji Rescue et The Shadow’s Edge.