Après sept années d’absence derrière la caméra, Jiang Wen signe son grand retour avec un projet aussi inattendu que flamboyant. Intitulé actuellement Let the Music Fly pour l’international (《你行!你上!》 en chinois), la sortie de son nouveau film a été fixée en Chine au 25 juillet 2025, en plein cœur des sorties estivales. À mi-chemin entre la fresque initiatique et la comédie populaire décalée, le film suit l’itinéraire d’un père et de son fils, tous deux embarqués dans une quête musicale transcontinentale, de Shenyang aux États-Unis, dans les pas d’un prodige du piano.
Une odyssée musicale façon Jiang Wen
Let the Music Fly retrace le parcours d’un enfant pianiste sur une quinzaine d’années – de ses 3 ans à ses 17 ans – à travers trois interprètes (Zhang Chenghao, Wang Shuolong et Lu Yi), choisis sur audition pour camper ce « petit prodige » à différents âges. L’histoire se déroule dans les années 1980, dans une Chine encore en mutation, et s’ouvre vers une Amérique où le père (campé par Jiang Wen) et le fils, armés de leur seul talent et d’une foi presque déraisonnable, vont bousculer les codes des cercles élitistes de la musique classique.
Jiang Wen, fidèle à sa réputation, détourne les conventions : à travers un humour frontal, un goût assumé pour le grotesque et des dialogues en dialecte du Nord-Est chinois, il désacralise le monde de la musique savante et transforme ce qui aurait pu être un biopic studieux d’un pianiste en une comédie musicale absurde et jubilatoire.
Un casting surprenant et… métamorphosé
L’autre atout surprenant du film réside dans sa distribution inattendue : l’actrice Ma Li (vue récemment dans The Dumpling Queen), Yu Hewei (Les Espions de l’Aube), Yu Ailei (Ride On), l’actrice He Saifei (vue au cinéma dans Lust, Caution).
Mais aussi l’actrice Xin Zhilei, Lei Jiayin, Ge You, Wang Chuanjun, Hu Ge et même Donnie Yen… tous font des apparitions dans des rôles excentriques, et souvent méconnaissables.
Une fable entre satire sociale et envolée lyrique
Sous ses allures burlesques, Jiang Wen confronte la rigueur élitiste de la musique classique au génie populaire chinois. Une fable pleine d’impertinence où la musique devient un geste de liberté et de transmission.
Et le rendez-vous s’annonce d’autant plus piquant que Let the Music Fly sortira en Chine le 25 juillet, le même jour que The Lychee Road, l’autre mastodonte très attendu de l’été. Une confrontation au sommet, entre deux visions du cinéma chinois contemporain.