Après sa sortie en France l’année dernière, BLUE SUMMER débarque en Chine ce 4 juillet

Blue Summer (titre international : A Song Sung Blue) marque les débuts sensibles et très prometteurs de la réalisatrice chinoise Geng Zihan. Après avoir été présenté à la Quinzaine des Cinéastes lors du Festival de Cannes en 2023, ce premier long métrage a bénéficié d’une sortie en France le 20 mars 2024, avant d’arriver sur les écrans chinois le 4 juillet 2025. Le film s’inscrit dans une tradition du cinéma d’auteur à la fois pudique et lumineux, avec une attention portée aux gestes simples et aux émotions ténues.

Le récit se déroule dans le nord-est de la Chine, le temps d’un été. Xian, une adolescente de 15 ans, est contrainte d’aller vivre chez son père alors que sa mère part travailler en Afrique. Là, elle y fait la rencontre de la fille de sa compagne. Une demi-sœur plus âgée, Mingmei, avec laquelle va naître une relation complexe, teintée d’admiration, de rivalité et de désir. Mingmei incarne ce que Xian n’ose pas encore être : libre, audacieuse, imprévisible. Dans cet entre-deux fragile où tout semble à la fois possible et menaçant, le film capte les premiers bouleversements d’une jeune fille en éveil.

À l’image des codes du cinéma indépendant, sa mise en scène fait le choix de l’ellipse et du silence, laissant les regards et les non-dits occuper l’espace. La lumière baigne les personnages d’une chaleur douce, presque ouatée. Le bleu, couleur récurrente, s’impose comme une tonalité émotionnelle autant qu’un motif esthétique. On pense parfois à Edward Yang ou à Hou Hsiao-hsien pour cette manière de s’attarder sur les détails, les atmosphères, les temps morts qui deviennent chargés de sens.

Les deux jeunes actrices portent le film avec une sincérité désarmante. Zhou Meijun, dans le rôle de Xian, exprime avec finesse la confusion, le malaise et les espoirs d’une adolescence encore incertaine. Face à elle, Huang Ziqi, en Mingmei solaire et troublante, dégage une intensité qui donne au film sa tension discrète.

Blue Summer est une œuvre de passage, discrète, qui confirme l’émergence d’une nouvelle voix dans le cinéma chinois indépendant.