♦ 2025 | ♦ 144 min | ♦ Fantaisie, aventure | ♦ Chine |
♦ Un film de Wuershan | |||
♦ Avec Yosh Yu, Nashi, Chen Muchi, Huang Bo, Ci Sha, Wu Hsing-kuo, Kris Philipps, Narana Erdyneeva |
♦Alors que les troupes du roi Shang s’apprêtent à fondre sur les Terres de l’Ouest dont il est désormais le seigneur, Ji Fa organise la résistance avec l’aide du taoïste Jiang Ziya. Face aux terribles guerriers du tyran et à leur magie noire, Ji Fa peut compter sur le soutien de nouveaux alliés, eux-aussi dotés de forces surnaturelles. La lutte à mort pour obtenir l’Investiture des Dieux ne fait que commencer… |
AVIS
L'artistique
L'éxécution
Le plaisir ressenti
Malgré une ambition toujours palpable, Creation of the Gods II déçoit profondément. Wuershan opte pour une mise en place immédiate, au prix de nombreuses ellipses maladroites dès les premières séquences. L’inspiration fait souvent défaut, entre séquences ternes, CGI peu inspirés et une direction artistique inégale – somptueuse par moments, mais bancale dans d'autres. Même Huang Bo, pourtant solide, paraît à côté de la plaque. La réincarnation de Yin Jiao, censée marquer un tournant dramatique, est un ratage total : un effet numérique affligeant, indigne d'un tel budget. Là où Tsui Hark transcendait le mythe en le sublimant visuellement, comme dans Detective Dee 3: La Légende des Quatre Rois Célestes, où les divinités bouddhiques deviennent les projections paranoïaques d’un pouvoir vacillant, Wuershan se contente d’empiler des généraux divins comme des figurines interchangeables, privés d’aura et de véritable fonction symbolique. Les Quatre Rois Célestes de Tsui Hark évoquent un théâtre mental vertigineux, nourri par l’imaginaire religieux et le soupçon politique ; chez Wuershan, les Quatre Généraux Divins ne sont que des avatars CGI d’une guerre désincarnée. Wuershan semble paralysé par la peur de déplaire, enchaînant les compromis jusqu'à étouffer toute audace. Le film échoue aussi en raison d'une volonté bien trop manifeste de calquer la trilogie du Seigneur des Anneaux, réduisant la richesse de la mythologie chinoise à un affrontement grossier et manichéen entre le bien et le mal, au détriment de sa complexité originelle. Après une première heure poussive, le récit tente un redémarrage… mais le soufflet retombe aussitôt, faute de réelle prise de risque. Seule étincelle : l'actrice Nashi, révélation de ce second opus. Au final, Wuershan, sans doute exténué par l'ampleur du projet et les incessantes réunions de production, échoue à transformer l'essai après un premier film imparfait mais attachant.