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D’après les informations du Hollywood Reporter et Deadline, la Piazza Grande de Locarno a vibré samedi soir à l’unisson pour accueillir Jackie Chan. À 71 ans, l’icône hongkongaise et figure universelle du cinéma est montée sur scène pour recevoir le Pardo alla Carriera, distinction rare qui, plus qu’un prix, reconnaît une vie entière consacrée au septième art.
Les milliers de spectateurs présents n’étaient pas venus seulement applaudir une star. Ils rendaient hommage à un homme qui, depuis 64 ans, a façonné sa légende par le travail, l’audace et un lien indéfectible avec son public. Lorsque Chan a lancé un « Buona sera » souriant, avant de plaisanter sur le poids « très, très lourd » du trophée, c’est toute la place qui a ri avec lui. Mais rapidement, l’émotion a pris le dessus : « Je suis tellement heureux et honoré d’être ici », a-t-il confié, saluant le festival, ses réalisateurs complices « qui m’ont fait paraître meilleur » et, surtout, ses fans : « Sans vous, je ne serais pas là. »
Ses mots étaient simples, mais portés par la sincérité de celui qui n’a jamais perdu le sens de la gratitude. Évoquant une question que son père lui avait posée autrefois — « Pourras-tu encore te battre à 60 ans ? » — il a souri : « J’ai 71 ans. Je peux encore me battre. » Et de rappeler, presque incrédule lui-même : « Cette année, cela fait 64 ans que je suis dans l’industrie du cinéma. »
En quittant la scène, il a offert un dernier cadeau au public : « Love and peace. Ti amo ! », lancé comme une promesse, accompagné de bruits de baisers. La Piazza Grande a répondu par un tonnerre d’applaudissements, preuve que l’amour et le respect que suscite Jackie Chan dépassent largement les frontières du cinéma.
Au-delà de cette soirée, sa présence à Locarno a permis au public de redécouvrir Le Marin des Mers de Chine (1983) et Police Story (1985), deux œuvres qu’il a portées en tant qu’acteur et réalisateur.
« En tant qu’amateur de cinéma hongkongais – j’ai écrit trois livres sur le sujet –, recevoir Jackie Chan est un rêve devenu réalité », a récemment déclaré au THR Giona A. Nazzaro, directeur artistique du festival.
Les organisateurs de Locarno ont salué Chan comme une « mégastar asiatique, maître cinéaste et figure incontournable de Hollywood, célèbre pour ses films d’action qui ont fait le lien entre l’Orient et l’Occident », ajoutant qu’il est, « depuis presque 60 ans, l’un des visages les plus reconnaissables au monde ».
Nazzaro a ajouté : « Réalisateur, producteur, acteur, scénariste, chorégraphe, chanteur, athlète et cascadeur téméraire, Jackie Chan est à la fois une figure essentielle du cinéma asiatique contemporain et une personnalité dont l’influence a réécrit les règles du cinéma hollywoodien. Depuis ses années à la China Drama Academy sous la direction du maître Yu Jim-Yuen, en travaillant dès son plus jeune âge comme cascadeur dans le chef-d’œuvre de King Hu, A Touch of Zen, Jackie Chan n’a cessé de réinventer le cinéma d’action et bien au-delà. »
À Locarno, ce n’est pas seulement l’artiste qu’on a célébré. C’est l’homme, son intégrité, et l’héritage qu’il laisse à chaque génération de spectateurs et de cinéastes.
Jackie Chan sera d’ailleurs à l’affiche en France le 13 août dans Karate Kid Legends, puis le 16 août dans le polar d’action très attendu The Shadow’s Edge.
