📅 Dernière mise à jour : 12 août 2025
Découvrez ici toutes les infos actualisées de 731
Annoncé pour le 31 juillet dernier, 731 n’était finalement pas arrivé sur les écrans chinois, plongeant les spectateurs dans l’incertitude (le cas « 731 »). Les rumeurs allaient bon train sur les raisons de ce report soudain, tant le sujet du film – centré sur les atrocités commises par l’Unité 731 de l’armée impériale japonaise — reste sensible, y compris près de quatre-vingts ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.Le défi majeur de 731 réside dans la manière de traiter un sujet aussi terrifiant sans tomber dans le voyeurisme malsain, tout en ne faisant jamais l’impasse sur l’horreur des expérimentations inhumaines.
Ces derniers jours, la situation s’est clarifiée : la sortie est désormais fixée au 18 septembre 2025. Pour accompagner cette annonce, la production a diffusé plusieurs photos glaçantes, confirmant que le long métrage n’édulcorera pas son propos. Les images, volontairement dures, viennent rappeler que la barbarie de l’Unité 731 n’est pas un sujet de fiction, mais une page bien réelle et documentée de l’histoire.
Le défi majeur de 731 réside dans la manière de traiter un sujet aussi terrifiant sans tomber dans le voyeurisme malsain (comme le CAT-III hongkongais Man Behind the Sun en 1988), tout en ne faisant jamais l’impasse sur l’horreur des expérimentations inhumaines.
Le film 731 réunit un casting solide et engagé, à la hauteur de la lourdeur du sujet qu’il traite. On y retrouve notamment Jiang Wu, Wang Zhiwen, Li Na Wen, Sun Qian ou encore Feng Wenjuan, ainsi qu’Irene Wan. Plusieurs d’entre eux ont même accepté de participer au projet sans rémunération, témoignant de leur implication profonde dans cette œuvre qui entend révéler sans filtre les horreurs de l’Unité 731.
Fondée à Harbin, l’Unité 731 fut le centre névralgique de la guerre bactériologique menée par le Japon en Chine. Il s’agissait du plus vaste complexe de production d’armes biologiques jamais créé, où des milliers de prisonniers, pour la plupart des civils, furent utilisés comme cobayes humains. Les témoignages d’anciens membres évoquent des pratiques d’une cruauté extrême : vivisections à vif, expérimentation de la gangrène et du gel sur des membres exposés à des températures polaires, injections de bactéries mortelles, inhalation forcée de gaz toxiques, et même des tests grandeur nature sur des victimes attachées en plein champ pour mesurer l’efficacité des bombes à germes.
Après la guerre, les principaux responsables échappèrent aux poursuites du Tribunal de Tokyo grâce à un accord avec les États-Unis, qui récupérèrent leurs données expérimentales en échange de leur impunité. Beaucoup purent ainsi reprendre une vie publique au Japon, sans jamais être inquiétés.
Le film 731, en mêlant récit historique et reconstitution de ces horreurs, s’annonce comme l’un des projets les plus radicaux et visuellement choquants de l’année. La date du 18 septembre – hautement symbolique car correspondant à l’incident de Mukden de 1931, point de départ de l’invasion japonaise de la Mandchourie – souligne la volonté de ses auteurs : « se souvenir de l’histoire et ne jamais oublier l’humiliation nationale ».
Si le Japon n’a jamais formellement présenté des excuses publiques pour les atrocités commises par l’Unité 731, la démarche personnelle de repentance d’anciens témoins comme Hideo Shimizu résonne avec une force émotive et morale qu’aucun formalisme diplomatique ne peut égaler – un rappel que l’histoire appartient avant tout à ceux qui l’ont vécue.