📅 Dernière mise à jour : 5 août 2025
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Le film choc 731 se dévoile enfin à travers une bande-annonce qui arbore sa date de sortie en Chine, fixée au 18 septembre. Dès les premières images, le choix est clair : la communication privilégie l’angle horrifique des expérimentations menées par l’effroyable unité 731 de l’armée japonaise, dévoilant des images marquées par l’esthétique de la série B. Une mise en scène très cinématographique, peut-être volontaire pour atténuer l’impact qu’aurait eu une approche plus réaliste. Mais ce parti pris interroge, tant le sujet relevait de ces pages d’histoire tragiques qui appellent à un traitement d’une gravité exemplaire, à l’image de certains films qui ont su, ailleurs, porter l’horreur de la Seconde Guerre mondiale avec une ambition de mémoire et de transmission. On se gardera naturellement de juger avant d’avoir vu le film, mais il ne serait pas étonnant que le bouche-à -oreille provoque un contrecoup dans les jours suivant sa sortie, malgré un démarrage qui s’annonce colossal. À noter que 731 sortira également aux États-Unis le 19 septembre, distribué par Well Go USA.
Le défi majeur de 731 réside donc dans la manière de traiter un sujet aussi terrifiant sans tomber dans le voyeurisme malsain (comme le CAT-III hongkongais Man Behind the Sun en 1988), tout en ne faisant jamais l’impasse sur l’horreur des expérimentations inhumaines.
Le film 731 réunit un casting solide et engagé, à la hauteur de la lourdeur du sujet qu’il traite. On y retrouve notamment Jiang Wu, Wang Zhiwen, Li Na Wen, Sun Qian ou encore Feng Wenjuan, ainsi qu’Irene Wan. Plusieurs d’entre eux ont même accepté de participer au projet sans rémunération, témoignant de leur implication profonde dans cette œuvre qui entend révéler sans filtre les horreurs de l’Unité 731.
Fondée à Harbin, l’Unité 731 fut le centre névralgique de la guerre bactériologique menée par le Japon en Chine. Il s’agissait du plus vaste complexe de production d’armes biologiques jamais créé, où des milliers de prisonniers, pour la plupart des civils, furent utilisés comme cobayes humains. Les témoignages d’anciens membres évoquent des pratiques d’une cruauté extrême : vivisections à vif, expérimentation de la gangrène et du gel sur des membres exposés à des températures polaires, injections de bactéries mortelles, inhalation forcée de gaz toxiques, et même des tests grandeur nature sur des victimes attachées en plein champ pour mesurer l’efficacité des bombes à germes.
Après la guerre, les principaux responsables échappèrent aux poursuites du Tribunal de Tokyo grâce à un accord avec les États-Unis, qui récupérèrent leurs données expérimentales en échange de leur impunité. Beaucoup purent ainsi reprendre une vie publique au Japon, sans jamais être inquiétés.
Le film 731, en mĂŞlant rĂ©cit historique et reconstitution de ces horreurs, s’annonce comme l’un des projets les plus radicaux et visuellement choquants de l’annĂ©e. La date du 18 septembre – hautement symbolique car correspondant Ă l’incident de Mukden de 1931, point de dĂ©part de l’invasion japonaise de la Mandchourie – souligne la volontĂ© de ses auteurs : « se souvenir de l’histoire et ne jamais oublier l’humiliation nationale ».
Si le Japon n’a jamais formellement prĂ©sentĂ© des excuses publiques pour les atrocitĂ©s commises par l’UnitĂ© 731, la dĂ©marche personnelle de repentance d’anciens tĂ©moins comme Hideo Shimizu rĂ©sonne avec une force Ă©motive et morale qu’aucun formalisme diplomatique ne peut Ă©galer – un rappel que l’histoire appartient avant tout Ă ceux qui l’ont vĂ©cue.