Celestial-Empire.fr L’actualité du cinéma chinois à l’heure locale
La 82ᵉ édition de la Mostra de Venise a livré son verdict ce samedi soir, consacrant les films et interprètes qui ont marqué le prestigieux festival. Si le Lion d’or est revenu à Jim Jarmusch pour Father Mother Sister Brother, l’événement pour le cinéma chinois s’est écrit autour de l’actrice : Xin Zhilei.
Xin Zhilei a remporté la Coupe Volpi de la meilleure actrice pour sa performance dans The Sun Rises on Us All, réalisé par Cai Shangjun. Elle y incarne Meiyun, une femme hantée par ses fautes passées, confrontée au retour d’un ancien amant avec qui elle partage un lourd secret. Dans ce drame intimiste, les silences, la culpabilité et les cicatrices de l’histoire commune des personnages pèsent davantage que les mots. D’après les retours, Xin Zhilei livre une composition tout en retenue et en nuances, dessinant le portrait d’une âme brisée, mais profondément humaine.
Émue lors de la remise de prix, l’actrice a confié : « Un jour j’ai dit que je voulais devenir une superstar internationale. À l’époque, j’ai été la cible de beaucoup de moqueries. Aujourd’hui, je me tiens ici. »
Cette distinction ouvre une nouvelle étape dans la carrière de Xin Zhilei, qui accède désormais à une reconnaissance internationale. Elle consacre également le regard sensible de Cai Shangjun (Les Moissons Pourpres en 2007), dont le cinéma explore souvent les blessures invisibles et la quête de dignité de ses personnages.
L’an dernier, le public chinois avait pu la retrouver dans deux registres très différents : la comédie Upstream de et avec Xu Zheng, et le drame The Unseen Sisters, où elle partageait l’affiche avec Zanilia Zhao. Parmi les rôles marquants de sa carrière, on retient également sa présence dans le diptyque wuxia de Lu Yuang, Brotherhood of the Blades, dans le blockbuster The Rescue (2019) de Dante Lam, ou encore dans le thriller d’aventure Schemes in the Antiques (2021) de Derek Kwok. Cette reconnaissance à Venise vient couronner un parcours déjà riche et varié.
Le cinéma chinois s’est également illustré dans la section Venice Immersive, qui met en avant les créations en réalité virtuelle. Le Grand Prix a été décerné à The Clouds Are Two Thousand Meters Up, une œuvre audacieuse en VR de 62 minutes signée Singing Chen. Adaptée d’une nouvelle de Wu Ming-Yi celle-ci plonge le spectateur dans un univers poétique et contemplatif, où un homme en deuil découvre le roman inachevé de sa femme. Ce prix confirme l’avant-garde chinoise dans le champ des nouvelles écritures visuelles et immersives.
