📅 Dernière mise à jour : 27 octobre 2025
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Les premières images de Feng Hu, le nouveau film de Soi Cheang, viennent d’être dévoilées à travers une bande-annonce de 45 secondes et une première affiche. En seulement 45 secondes, la bande-annonce frappe par son intensité visuelle et sa tonalité résolument martiale, rappelant la puissance du superbe blockbuster sud-coréen The Admiral : Roaring Currents sorti en 2014.
Reste à voir si Soi Cheang, jusque-là plus à l’aise dans les atmosphères étouffantes de ses productions hongkongaises que dans les grandes machines à effets spéciaux, saura cette fois tirer le meilleur parti d’un projet d’une telle ampleur. Sa saga The Monkey King avait déçu, mais le succès critique et public de City of Darkness laisse penser qu’il revient aujourd’hui gonflé à bloc pour affronter ce nouveau défi.
Le récit, situé entre 1681 et 1683, retrace la montée en puissance des factions séparatistes à Taïwan. En 1681, les seigneurs locaux Feng Xifan et Liu Guoxuan assassinent le régent Zheng Kezang et installent le jeune Zheng Keshuang, âgé de 12 ans, comme nouveau souverain, intensifiant la fragmentation de l’île et multipliant les attaques contre les villes côtières du sud-est. Face à ces troubles, l’empereur Kangxi envoie à plusieurs reprises des émissaires pour tenter de les apaiser, sans succès. En 1683, il charge l’amiral Shi Lang de diriger la flotte du Fujian. À Feng Hu, Shi Lang inflige une défaite décisive aux forces séparatistes taïwanaises, mettant fin aux hostilités et assurant la réunification pacifique de Taïwan sous l’autorité impériale.
L’affiche annonce une première salve du casting qui réunit Wang Xueqi dans le rôle de l’amiral Shi Lang à la tête de la flotte du Fujian, Jackson Yee dans celui du jeune empereur Kangxi, tandis que Du Jiang, Hou Wenyuan et Luo Yizhou complètent le casting principal.
En tant que producteur exécutif et réalisateur du film, Soi Cheang renoue avec le producteur Wong Hoifung de sa saga The Monkey King. Le tournage, entamé en juillet 2024, s’est achevé en décembre de la même année. Après plusieurs mois de postproduction, la sortie est prévue pour 2026.
Sur fond de batailles maritimes, une phrase s’impose, que ce soit sur l’affiche ou le teaser : « L’unification de Taïwan est inarrêtable. » En effet, la diffusion de cette première bande-annonce intervient alors que la Chine commémore le 80ᵉ anniversaire de la rétrocession de Taïwan après la défaite de l’empire japonais en 1945, un moment de mémoire collective que le film entend magnifier à travers le prisme du cinéma épique.
Feng Hu sort dans un contexte géopolitique hautement symbolique. Historiquement, Taïwan a été intégrée à la Chine sous la dynastie Qing en 1683, avant de passer sous domination japonaise de 1895 à 1945 à la suite du controversé traité de Shimonoseki. Après la défaite du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale, la République de Chine a repris le contrôle de l’île. Après 1949, le Kuomintang s’est replié sur Taïwan, donnant naissance à une situation politique complexe, accentuée ces dernières années par les positions du Parti démocrate progressiste. À ce jour, il convient de rappeler que ni les États-Unis ni l’ONU ne reconnaissent Taïwan comme un État souverain. La résolution 2758 de l’ONU (1971) attribue le siège de la Chine à la République populaire de Chine, et les relations internationales sont encadrées par le principe d’une seule Chine.
C’est dans cette perspective que Feng Hu s’annonce comme une fresque historique ambitieuse, appelée à susciter un vif intérêt auprès du public.
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