Attendu depuis plus de dix ans, Sons of the Neon Night de Juno Mak est enfin sorti ce 1ᵉʳ octobre en Chine. Porté par un casting de prestige (Takeshi Kaneshiro, Lau Ching-wan, Louis Koo, Tony Leung Ka-fai, Richie Jen, Gao Yuanyuan) et un budget maousse de 50 millions de dollars, le film, tourné en 2017, a longtemps été repoussé.
Hung Yan-yan, chorégraphe de combat et inoubliable « Pied-bot » dans la saga Il était une fois en Chine, a récemment laissé éclater son amertume à propos du film. Installé au Royaume-Uni avec son épouse, il a reposté des photos d’un spectateur sur les réseaux sociaux en y ajoutant ce commentaire : « Le travail d’un homme incapable de respecter autrui, d’un psychopathe, ne mérite aucune attente, même si nous avons accompli 90 % des scènes d’action comme prévu par le contrat. » S’il ne cite personne, son message a été perçu comme une attaque directe contre le réalisateur Juno Mak.
Contacté par la presse, Hung a toutefois tempéré ses propos, expliquant que son mécontentement venait surtout du fait de ne pas avoir été correctement crédité : « Pour moi, ce sont des histoires de tournage, je les considère comme une partie du travail, rien qui mérite d’alimenter les rubriques de divertissement. J’ai simplement voulu défendre mes droits. » Au générique, son nom apparaît bien comme « directeur d’action invité », aux côtés du chorégraphe principal Tang Shui-wah (Golden Job). Selon certains membres de l’équipe, des désaccords artistiques auraient laissé des traces.
Au-delà de la polémique, Sons of the Neon Night intrigue par son ampleur. Le récit débute avec l’assassinat d’un magnat de Hong Kong qui déclenche une lutte entre trafiquants et forces antidrogue, sur fond de chaos semé par son héritier idéaliste.
Présenté à Cannes, puis à Sitges et Tokyo, le film a divisé la critique : visuellement beau mais jugé confus et brouillon.
Raccourci à 2h05 pour sa sortie (contre 2h21 pour la version présentée à Cannes), le polar de Juno Mak tente de capitaliser sur la Golden Week de la fête nationale chinoise et la présence de Tony Leung Ka-fai qui a triomphé dans le dernier Jackie Chan The Shadow’s Edge. Mais avec un bouche-à-oreille déjà très tiède, Sons of the Neon Night se dirige vers un autre rendez-vous manqué du cinéma hongkongais contemporain.