À l’occasion de la sortie de sa première bande-annonce, le film indé chinois IOU se révèle enfin. Réalisé par le cinéaste Zhang Zhonghua, qui a consacré six ans à l’écriture du scénario, le film offre à Aaron Kwok un rôle à contre-courant de son image, celui d’un créancier désespéré, prêt à tout pour recouvrer ses dettes, quitte à s’emparer de la maison de deux enfants pour contraindre leur père fugitif à payer.
Tourné en noir et blanc dans la ville de Xi’an, IOU joue sur une tonalité quasi dystopique, où la survie et la morale s’affrontent dans un climat oppressant. Depuis Rob’N’Roll l’an dernier, Aaron Kwok cherche à rompre avec son image de beau gosse et à explorer des rôles plus audacieux. Le cinéma de Chine continentale lui offre aujourd’hui un terrain d’expérimentation propice, où il peut ébranler son statut de “roi céleste de la cantopop” dans des œuvres plus singulières.
Après The Home in the Tree (2019) et Home by the River (2024), Zhang Zhonghua s’éloigne radicalement de ses récits lumineux sur l’enfance et le monde rural pour plonger avec IOU dans un drame dominé par la dette, la survie et la violence sociale.
Le récit s’ancre dans un univers rarement porté à l’écran : celui des investissements illégaux liés aux courses de pigeons. Si cette pratique est ancienne, le cœur du marché mondial se trouve aujourd’hui en Belgique, où certains volatiles se négocient à plus d’un million d’euros. En Chine, l’attrait pour ce commerce s’accompagne d’un climat trouble, souvent lié aux jeux d’argent et à des réseaux illégaux, qui nourrissent la dimension sombre et réaliste du film.
Présenté en parallèle de la nomination d’Aaron Kwok comme ambassadeur des échanges culturels sino-italiens à la Mostra de Venise, IOU apparaît déjà comme un film indépendant chinois des plus intrigants de l’année à venir.
Sans date précise, le film est prévu pour la fin de l’année.