Plusieurs décennies après Volte/Face et Windtalkers : Les Messagers du Vent, John Woo et Nicolas Cage vont refaire équipe ensemble. Le cinéaste et l’acteur se retrouvent pour Gambino, biopic criminel consacré à l’un des parrains les plus influents de la pègre new-yorkaise du XXᵉ siècle : Carlo Gambino. Fils de boucher né en Sicile et devenu figure centrale du crime organisé aux États-Unis, Gambino régna plus d’un demi-siècle sur l’underworld new-yorkais, donnant son nom à l’une des familles les plus redoutées. Nicolas Cage, maître du surjeu baroque et des emballements dingo, prêtera ici ses traits à ce chef discret mais implacable. Un choix ironique, tant son jeu volontiers schizophrène oscille entre cabotinage et soudaines fulgurances de sobriété.
À travers le regard du journaliste lauréat du Pulitzer Jimmy Breslin, Gambino remontera le fil de ce destin entouré d’ombre et de mythe. Le film s’appuiera sur les voix de ceux qui ont aimé ou craint le patron sicilien, pour dévoiler la véritable personnalité de l’homme et comprendre comment cet outsider est parvenu à redéfinir le pouvoir, la loyauté et sa propre version du rêve américain.
La production est désormais portée par Cassian Elwes (Bride Hard, Mudbound) et l’entrepreneur de la Tech chinoise Edward Zeng via sa société de production NextG Films, ainsi que Robert Daly Jr et David Lipper de Latigo Films. NextG Films finance le film, tandis que Cage, Gallo et Vallelonga rejoignent également la production.
La carrière de John Woo raconte une autre histoire : celle d’un maître hongkongais dont les polars – du Syndicat du Crime à The Killer, Une Balle dans la Tête et À Toute Epreuve – ont redéfini l’action moderne, imposé un lyrisme balistique inédit, et été pillés pendant des décennies, jusqu’à en devenir une grammaire standardisée. Après son départ pour les États-Unis, où son style fut absorbé puis digéré, son retour en Chine continentale avec la fresque Les Trois Royaumes laissait espérer une résurrection. Mais la suite a vu le réalisateur s’enliser dans des variations affadies de son âge d’or hongkongais, des copies lisses (Manhunter) et puériles (Silent Night, son remake US de The Killer) de ce qu’il avait autrefois révolutionné. Autant dire que Gambino ne suscite aucune excitation particulière : difficile d’y voir autre chose qu’un nouveau sursaut espéré d’un cinéma que Woo ne parvient plus à ranimer.
On se contentera d’admirer ses chefs-d’œuvre d’antan comme The Killer (1989) qui ressort dans les salles françaises ce mercredi 26 novembre.
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