Le public français pourra découvrir en salles le 31 décembre 2025, La Dernière Valse (The Last Dance) d’Anselm Chan qui arrive précédée d’un écho critique et public peu commun. Sorti à Hong Kong le 14 novembre 2024, puis en Chine continentale le 14 décembre, le film s’est rapidement imposé comme un phénomène, devenant le tout premier long métrage de l’histoire du cinéma hongkongais à aborder frontalement l’industrie funéraire locale.
Réalisé et écrit par Anselm Chan, déjà remarqué pour la comédie romantique Ready o/r Not, La Dernière Valse suit le parcours d’un organisateur de mariages criblé de dettes. Incarné par Dayo Wong, le personnage découvre presque par accident un nouveau métier : l’organisation de funérailles. Un succès aussi soudain qu’incongru, qui le confronte rapidement à un prêtre taoïste respecté et sévèrement attaché aux traditions, interprété par Michael Hui. De cette opposition naît un drame doux-amer, où l’humour discret se mêle à une réflexion profonde sur le rituel, la transmission et la dignité face à la mort.
Le film marque les retrouvailles à l’écran de Dayo Wong et Michael Hui, trente-deux ans après The Magic Touch. Figure emblématique de la comédie hongkongaise (Chicken and Duck Talk, Rob-B-Hood), Michael Hui livre ici une performance empreinte de gravité, tandis que Dayo Wong confirme son aisance à naviguer entre satire sociale et émotion contenue, dans la continuité de son immense succès A Guilty Conscience. Le casting est complété par Michelle Wai et Tommy Chu, qui retrouvent Anselm Chan après leur collaboration sur Ready o/r Not., ainsi que Catherine Chau (Project Gutenberg) et le vétéran Paul Chun.
Produit par Emperor Motion Pictures et Alibaba Pictures, La Dernière Valse a rencontré un succès spectaculaire à Hong Kong. Après avoir battu le record du premier jour avec plus de 6 millions HK$, le film a poursuivi une trajectoire exceptionnelle pour atteindre un total de 157 millions HK$ au box-office. Un score remarquable pour une production modeste, très éloignée des standards budgétaires des récents blockbusters locaux. Certes cela représente un peu plus de 20 millions de dollars américains, mais l’impact symbolique dépasse largement la seule donnée comptable.
Ce triomphe local est une excellente nouvelle pour ses producteurs, alors que l’industrie hongkongaise traverse une période de fragilité. Pour Dayo Wong, il s’agit déjà de la deuxième fois qu’un film porté par lui franchit la barre des 100 millions HK$, après A Guilty Conscience, qui avait atteint 115 millions HK$, soit le deuxième meilleur score en langue chinoise de l’histoire du box-office hongkongais.
Avec La Dernière Valse, Anselm Chan signe à la fois un geste inédit – le premier film hongkongais consacré aux services funéraires – et un succès historique. Sans atteindre la délicatesse contemplative du film japonais Departures (2008), le film séduit par son humanité sincère et sa photographie élégante. Le duo formé par Dayo Wong, en organisateur de mariages fauché reconverti en conseiller funéraire, et Michael Hui, en prêtre taoïste rigoriste, fonctionne avec une évidence remarquable. Malgré quelques respirations plus étirées, le récit trouve sa pleine puissance dans un final audacieux, émouvant, qui interroge la transmission des rites et affirme la nécessité pour les traditions de se réinventer afin de continuer à faire sens.
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