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Le nouveau film de Lu Yang, A Writer’s Odyssey 2, est actuellement à l’affiche dans les salles chinoises. Suite directe de la superproduction de 2021, il confirme la volonté du cinéaste de poursuivre l’exploration de récits hybrides, où le réel et l’imaginaire s’entrechoquent dans une fresque spectaculaire.
Parallèlement, Lu Yang a confirmé que le scénario de Brotherhood of Blades 3 est déjà écrit. « Nous avons une histoire complète, avec ses indices, ses personnages et leurs relations », a-t-il expliqué, tout en précisant qu’il souhaite encore « y ajouter des éléments plus frais, quelque chose de différent des deux premiers films ». Après deux volets marquants sortis en 2014 et 2017, ce troisième chapitre s’annonce comme une nouvelle étape dans sa relecture sombre et nerveuse du wuxia.
Le réalisateur prépare également un projet radicalement différent : le film de science-fiction Echoes of Encounters, adapté du roman de l’écrivain Tianrui Shuofu. L’histoire du roman raconte la communication radio improbable entre un lycéen de terminale vivant à Nanjing en 2019, et une jeune fille qui survit seule dans les ruines de la même ville mais en 2040, après une apocalypse mystérieuse. Cette correspondance à travers le temps tisse un récit où l’intime se mêle au destin collectif, et où deux générations séparées par vingt ans s’unissent pour affronter une menace de destruction totale.
Avant de se faire connaître avec ses fresques martiales, Lu Yang signe en 2010 son premier long métrage, My Spectacular Theatre. Inspiré d’une histoire vraie, le film raconte le parcours d’un jeune chômeur qui, en fuyant les contrôleurs alors qu’il vend des DVD piratés, se réfugie par hasard dans une salle obscure dédiée aux spectateurs non-voyants. Là, il rencontre le fondateur du lieu, et noue avec lui un lien inattendu. Avec une mise en scène délicate et sensible, Lu Yang y esquisse déjà son goût pour les récits atypiques et profondément humains. Protégé du réalisateur Tian Zhuangzhuang (The Blue Kit en 1993, Springtime in Small Town en 2002) le réalisateur infuse beaucoup d’énergie dans ce premier film, offrant une fraîcheur au sein de la production de l’époque.
La carrière de Lu Yang prend véritablement son envol avec Brotherhood of Blades (2014), fresque située à la fin de la dynastie Ming qui combine intrigues politiques et chorégraphies martiales intenses. Le succès du film conduit à une suite en 2017, confirmant son savoir-faire dans le wuxia sombre et réaliste.
En 2020, il participe au film de guerre Sacrifice, coréalisé avec Guan Hu (The Height Hundred) et Frant Gwo (The Wandering Earth). Porté par Wu Jing et Zhang Yi, ce drame sur la guerre de Corée impressionne par son intensité et sa mise en scène viscérale. Cruellement sous-estimé, le film n’en demeure pas moins une œuvre âpre et solide, qui illustre la capacité de Lu Yang à s’adapter à un projet collectif ambitieux.
Jamais enfermé dans un seul registre, il surprend en 2021 avec A Writer’s Odyssey, superproduction où un écrivain et ses personnages imaginaires se croisent dans une fresque spectaculaire, entre fantasy numérique et drame humain.
En une quinzaine d’années, Lu Yang a construit une œuvre cohérente et variée, passant du drame intimiste au wuxia, du film de guerre au fantastique, et désormais à la science-fiction. Chacun de ses projets confirme son ambition de ne pas se répéter, d’expérimenter de nouvelles formes et de donner au cinéma chinois des récits à la fois exigeants et spectaculaires. Sans aucun doute, Lu Yang est aujourd’hui l’un des réalisateurs chinois à suivre de très près.
