Huit ans d’attente, 50M$ investis pour accoucher d’un désastre qui fait désormais plus parler de lui pour ses coulisses que pour ses images. Sons of the Neon Night de Juno Mak, avec Louis Koo, Takeshi Kaneshiro et Lau Ching-Wan, sorti le 1ᵉʳ octobre à Hong Kong et en Chine continentale, se retrouve sous le feu des critiques : box-office décevant, récit jugé indigeste et révélations de tournage accablantes.
Le conflit ouvert entre le réalisateur et le vétéran cascadeur et chorégraphe Hung Yan-yan a donné le ton la semaine dernière.
Depuis, les langues se délient. Richie Ren aurait vu sa doublure cascade suffoquer lors d’une scène de pendaison prolongée volontairement par Juno Mak, au point d’exiger une hospitalisation. Furieux, Richie Ren aurait quitté le plateau avec Takeshi Kaneshiro, solidaire, refusant toutes prises de vues additionnelles. D’autres rappellent que Michelle Wai avait accidentellement blessé Tony Leung Ka-fai durant une cascade, alimentant encore les doutes sur la sécurité des scènes d’action.
L’accueil critique ne fait qu’aggraver la situation. Déjà malmené à Cannes, le film est jugé confus et laborieux par le public. Sur le continent chinois, le film plafonne à 8M$, pour un potentiel final attendu autour des 14M$, bien loin d’amortir son colossal budget, notamment pour une production HK.
Ce qui devait être le grand retour de Juno Mak derrière la caméra est en train de se transformer en fiasco complet. Pour beaucoup, le clash avec Hung Yan-yan n’est que la partie émergée d’un iceberg fait de blessures, de rancunes et d’accidents. Le « film de la décennie » promis par son réalisateur s’annonce désormais comme l’un des plus retentissants naufrages récents du cinéma hongkongais.