L’intérêt du président Donald Trump pour la culture populaire pourrait avoir une conséquence très concrète : la relance de Rush Hour. Selon une source directement au fait des échanges, rapporté par Semafor Media, le président aurait personnellement encouragé Larry Ellison, propriétaire de Paramount et l’un de ses plus fidèles soutiens financiers, à remettre en route la franchise portée par Jackie Chan et Chris Tucker. Trump chercherait plus largement à renouer avec un cinéma populaire rappelant l’ère Reagan, marqué par des actioners musclés. Il est notamment décrit comme passionné par Bloodsport (1988) avec Jean-Claude Van Damme, emblématique de ce goût pour une masculinité spectaculaire et décomplexée.
Avec Ellison désormais à la tête de Paramount et en bonne position pour le rachat de la Warner, Trump disposerait pour la première fois d’un relais capable de remettre Rush Hour sur les rails. Un alignement d’intérêts, d’opportunités et de nostalgie pourrait ainsi créer la fenêtre idéale pour un retour.
Le premier film, sorti en 1998, avait surpris par son mélange irrésistible d’arts martiaux, de comédie jouant sur les stéréotypes culturels. Mais après deux suites, la saga s’était essoufflée avec un troisième épisode en 2007, tourné à Paris, dépourvu de l’énergie qui avait fait son succès. La franchise resta ensuite immobilisée, d’autant plus qu’en 2017, Warner prit ses distances avec Brett Ratner après des accusations de harcèlement sexuel, compliquant toute tentative de relance.
Au-delà des déboires de Ratner, le climat culturel hollywoodien des dernières années a également pu contribuer à freiner une reprise. Dans une industrie attentive aux questions de représentation et marquée par un débat intense autour du mouvement woke, certains investisseurs auraient pu se montrer frileux face à une franchise associée historiquement à des ressorts comiques liés aux stéréotypes. Cette prudence s’est renforcée dans un contexte où plusieurs superproductions liées à ces sensibilités ont été présentées comme des revers critiques ou commerciaux, alimentant l’idée que Rush Hour ne correspondait plus à l’air du temps.
Mais la situation a évolué. Ratner a réapparu dans l’entourage trumpiste avec la réalisation d’un documentaire sur Melania financé par Amazon, tandis qu’Arthur Sarkissian – producteur historique de Rush Hour mais également de The Foreigner – a produit le documentaire The Man You Don’t Know, portrait élogieux de Trump en 2024.

Autre élément qui pourrait faciliter une relance : les deux stars principales ne se sont jamais montrées hostiles à Trump. Jackie Chan déclarait après l’élection de 2016 : « Donnez-lui une chance d’essayer de changer l’Amérique et de changer le monde. » Chris Tucker, interrogé en 2018, restait neutre tout en espérant « qu’il fasse du bon travail ».
Reste une inconnue de taille : on ignore encore si un éventuel quatrième volet ferait revenir le duo historique ou si les producteurs s’orienteraient vers un reboot.
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