Le naufrage critique et public de Sons of the Neon Night continue de faire des remous. Présenté en grande pompe à la dernière édition du Festival de Cannes, le film de Juno Mak avait déjà essuyé des salves de critiques pour son hermétisme et son esthétisme jugé vain. En Chine, l’accueil du public s’est révélé tout aussi glacial, et les controverses n’ont cessé de s’accumuler : le clash public entre le chorégraphe Hung Yan-yan et le réalisateur, ainsi que les accusations autour de conditions de tournage dangereuses, ont renforcé l’image d’un projet maudit.
Dans ce contexte, de nouvelles voix viennent ajouter de l’huile sur le feu. Le 8 octobre, le producteur, scénariste et réalisateur Wong Jing, figure incontournable du cinéma populaire hongkongais, a publié un message au vitriol sur les réseaux sociaux. Selon lui, Sons of the Neon Night n’est qu’une démonstration creuse : « 120 minutes à ne faire que se montrer », écrit-il, avant d’accuser le film d’avoir « pressuré ses acteurs ». Il avance que le manque d’implication des comédiens serait visible à l’écran : « Tout le monde n’a fait que terminer la tâche par obligation contractuelle, sans conviction, car de toute façon, le résultat ne pouvait pas être bon. »

L’animateur et acteur vétéran de Hong-Kong, Chan Pak-cheung a lui aussi pris la parole dans les colonnes de la presse hongkongaise. Avec son humour habituel, il a déclaré ne pas avoir vu le film, mais douter de sa capacité à l’apprécier. « Je ne comprends pas ce cinéma-là », a-t-il confié, avant de glisser une pointe d’envie à l’égard du réalisateur : « J’envie Juno Mak, il a pu obtenir 400 millions de dollars HK de financement. Si j’avais un tel budget, je pourrais tourner plus de quarante films ! »
Entre critiques acerbes, sarcasmes et règlements de comptes, Sons of the Neon Night s’impose, malgré lui, comme l’un des feuilletons les plus bruyants du cinéma hongkongais de ces dernières années.