Fraîchement récompensé du meilleur réalisateur à la 43ᵉ édition des HK Film Awards, le réalisateur hongkongais Soi Cheang, figure incontournable du cinéma chinois, s’est confié sur les nombreux projets qui composent son univers cinématographique. Oscillant entre fresques historiques, récits urbains et expérimentations audacieuses, il affirme sa volonté de conjuguer ambitions commerciales et singularité artistique.
Parmi les films les plus attendus figure le blockbuster de bataille navale Feng Hu, un film historique d’envergure que Cheang présente comme une œuvre commerciale. Bien qu’il porte une certaine tonalité patriotique, il insiste sur le soin apporté à la narration et à la mise en scène, notamment à travers des choix formels originaux, conçus pour dépasser les codes classiques du genre. Il espère une sortie avant la fin de l’année.
Dans un registre bien différent, le réalisateur évoque également le futur de la franchise SPL. S’il reste attaché à cet univers emblématique du cinéma d’action hongkongais, il reconnaît que le marché penche aujourd’hui davantage en faveur de la franchise City of Darkness, plus en phase avec les goûts contemporains. Pour relancer SPL, il faudrait selon lui lui insuffler des éléments neufs et adaptés à l’air du temps, tout en respectant l’essence martiale de la saga.
Toujours dans l’univers de City of Darkness, Cheang endosse cette fois le rôle de producteur pour le spin off La légende de Xin Yi, confié à Jonathan Li (The Brink). Il confirme que le scénario, qu’il a lu et validé, se déroule avant l’arrivée de Chan Lok-kwan (interprété par Raymond Lam) dans la cité, et s’attache à retracer la formation des liens entre Shin (Terrence Lau), Twelve Master (Tony Wu) et AV (German Cheung Man-Kit). Ce récit d’origines promet de développer les dynamiques de groupe avec profondeur, et l’on y retrouvera également le bad guy King (Philipp Ng).
Autre projet en tant que producteur : The Dream, the Bubble and the Shadow réalisé par Wilson Yip, qu’il espère pouvoir présenter au public dans l’année. Il parle du scénario en évoquant un travail minutieux et une œuvre à laquelle il tient tout particulièrement, la qualifiant sobrement mais fermement de « bon film ».
Enfin, Soi Cheang poursuit l’élargissement de City of Darkness avec Dragon Throne et The Final Chapter, qu’il réalisera lui-même. Il révèle par ailleurs travailler sur d’autres projets parallèles – tout en admettant que l’époque impose aujourd’hui une réflexion plus poussée sur l’accueil du public et les impératifs du marché.
S’il admet réfléchir à des projets plus personnels, une chose est sûre, Soi Cheang continue de consolider sa place dans le paysage du cinéma chinois.