1 an déjà !

Le 2 mai 2024, je mettais en ligne Celestial-Empire.fr avec une idée simple : faire découvrir le cinéma chinois. Un an plus tard, 504 articles ont vu le jour — et si le rythme est toujours aussi soutenu, c’est que la passion, elle, n’a pas faibli. Bien au contraire. À travers tous les genres, le cinéma chinois continue de me surprendre, de m’interroger, de m’enthousiasmer.

Après une quinzaine d’année de veille, de découvertes, j’ai vu cette industrie en constante évolution. J’ai vu la naissance de grands cinéastes, ses nouvelles vedettes mais aussi ses tentatives parfois maladroites, ses balbutiements dans de grosses productions ambitieuses mais inabouties… Et j’ai surtout vu, derrière tout cela, une sincérité désarmante, un désir constant d’expérimenter, de progresser, de repousser les limites d’un système encore jeune mais déjà massif.

Depuis l’émergence de son gigantesque marché en 2011-2012, le cinéma chinois reste, en France, un territoire largement méconnu. On aurait pu croire que les cinéphiles, notamment ceux qui — comme moi — ont vibré pour le cinéma de Hong-Kong des années 80-90, auraient naturellement franchi le pas. Ce n’est pas arrivé.

La faute, sans doute, aux distributeurs et éditeurs. Il est impossible de ne pas souligner la difficulté, pour ces derniers, de s’adapter à un marché en pleine mutation. La cinéphilie a changé. Aujourd’hui, la découverte des films ne dépend plus exclusivement des éditeurs, ni de l’éclairage d’un critique qui a accés aux festivals et aux marchés. Grâce à internet, un monde de possibilités s’est ouvert à nous. En quelques clics, il est désormais possible de trouver un film, accompagné de son fichier de sous-titres dans la langue de son choix. Sans faire la promotion de cette pratique, c’est une réalité. Les sites de traduction de sous-titres permettent même à chacun de découvrir un film dans la langue qu’il désire, rendant ainsi obsolètes les longs délais d’attente ou les choix parfois restrictifs des distributeurs. Ce changement, tout comme les défis que rencontrent les éditeurs, nous pousse à repenser notre rapport à la cinéphilie et à l’accès à la culture cinématographique.

Pour l’heure, il y a une tétanie de la part des éditeurs qui préfèrent ressortir les classiques du cinéma HK plutôt que de s’intéresser à ce qui se crée depuis une quinzaine d’année en Chine continentale. Remasteriser les chefs-d’œuvre du passé est évidemment louable — mais qu’en est-il de la curiosité ? Et le regard porté vers l’avenir ?

Celestial-Empire.fr est né de cette frustration. De ce sentiment d’injustice face à l’indifférence que subissent des cinéastes, des comédiens, des œuvres entières pourtant majeures. À l’image de ce qui s’est passé à la fin des années 90 avec le cinéma HK, et le cinéma sud-coréen plus tard, il est temps, à nouveau, de braquer les projecteurs sur une cinématographie trop souvent ignorée, qui aujourd’hui tutoie carrément Hollywood dans sa folie du grand spectacle, sans pour autant perdre son identité.

Pour son premier anniversaire, le site a connu quelques ajustements. Le logo a été légèrement retouché, pour mieux refléter l’identité du site sans en bouleverser l’esprit d’origine. Faute de temps, j’ai mis de côté le catalogue des éditeurs, trop long à maintenir seul, ainsi que la rubrique « La déesse du mois » qui, pour être totalement cohérente, nécessiterait de mettre constamment à jour les biographies de ces superbes actrices. À la place, une nouvelle section d’avis sur les films, intitulée « Les Étoiles de l’Empire », a vu le jour. Elle évoluera librement, au rythme de mes visionnages.

Un grand merci à celles et ceux qui me suivent ici, sur X ou sur Facebook. Je vous vois, vous lis, connaisseurs et curieux explorateurs, et je vous en suis sincèrement reconnaissant. Votre soutien, vos échanges, vos réflexions nourrissent Celestial-Empire.fr chaque jour. Le chemin est encore long, j’ignore vers où cela va me mener, mais une chose est sûre : le voyage ne fait que commencer.

Thierry Lorenzi