Une troisième bande-annonce macabre pour SHE’S GOT NO NAME

Décidément, She’s Got No Name de Peter Chan Ho-sun n’a pas fini de faire parler de lui. En l’espace d’une semaine, le film a orchestré une montée en tension savamment dosée : une première bande-annonce intrigante révélée le 3 juin, une deuxième plus dramatique le 6 juin, et aujourd’hui, 9 juin, une troisième vidéo qui lève un peu plus le voile sur cette fresque judiciaire aussi ambitieuse que troublante. Le cinéaste y dévoile l’ampleur émotionnelle, narrative et visuelle d’un diptyque qui s’impose déjà comme l’un des événements majeurs de l’été en Chine.

Dans cette troisième bande-annonce, l’ambiance s’épaissit : les figures s’affirment, les soupçons s’intensifient. Le mari, joué par Wang Chuanjun, apparaît derrière son masque de tendresse comme un homme violent, dont les abus répétés mèneront au drame. Jackson Yee, glaçant, incarne Song « le borgne », dont le regard sombre durant une prière suggère des intentions opaques. Zanilia Zhao, dans le rôle de Xilin, jette un pavé dans la mare des jugements moraux avec cette réplique acérée : « Pourquoi une femme qui tue son mari aurait-elle forcément un amant ? » Le ton est donné : il s’agira de déconstruire les préjugés autant que de reconstituer les faits.

Autour de cette affaire, les figures secondaires nourrissent la tension et l’ambiguïté : Xue Zhiwu (interprété par Lei Jiayin), au bord de l’explosion ; Wang Xumei (interprétée par Yang Mi), codétenue bouleversée au regard chargé de douleur ; He Huixian (interprété par Da Peng), voisin qui semble en savoir plus qu’il ne dit et Zhang Baofu (le comédien Li Xian), silhouette tapie dans l’ombre, au jeu double troublant. Tous se retrouvent liés par ce crime dans un maelström de manipulations, de secrets et d’émotions contenues.

Pour rappel, She’s Got No Name est inspiré d’un fait divers qui avait bouleversé le Shanghai des années 1940 : une femme accusée d’avoir tué et démembré son mari. Incarnée par Zhang Ziyi, l’accusée Zhan Zhou devient l’épicentre d’une tempête judiciaire et médiatique dans une Chine en pleine mutation, où le crime devient le miroir des tensions sociales, politiques et culturelles d’une époque tiraillée entre traditions et modernité.

Après sa première en hors compétition, le 14 juin en ouverture du festival international du film de Shanghai, le film, désormais scindé en deux parties, lancera officiellement la saison estivale du cinéma chinois ce 21 juin avec la sortie de son premier volet. Un lancement déjà très prometteur : les préventes ouvertes ce matin à 10h ont atteint les 1,9 million de yuans à 14h. Un signe qui laisse présager un beau succès pour ce drame judiciaire à la résonance contemporaine, prêt à marquer durablement le paysage cinématographique chinois.

À Propos de Tirry

Créateur et rédacteur en chef de Celestial Empire, connu également pour être le tenancier du site Jackie Chan France

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