Le cinéma de Bi Gan n’en finit pas de repousser les frontières du réel et de l’imaginaire. Après Kaili Blues (2015) et Un Grand Voyage Vers la Nuit (2018), le réalisateur chinois signe son grand retour avec Resurrection, un film de science-fiction teinté de suspense existentiel, qui s’apprête à faire sensation à la 78e édition du Festival de Cannes, où il est en lice pour la Palme d’or.
Avec Résurrection, Bi Gan nous transporte dans un futur dystopique où les rêves ont disparu du monde des hommes. Tous, sauf un. Un mystérieux « monstre », figure énigmatique et solitaire, erre à travers des hallucinations que lui seul perçoit. Prisonnier de visions que personne d’autre ne peut comprendre, il semble condamné à une errance mentale perpétuelle. Jusqu’au jour où une femme dotée d’un don rare – celui de percevoir ces illusions – croise son chemin. Guidée par ce pouvoir unique, elle décide de s’aventurer dans les profondeurs du rêve du monstre, espérant y découvrir une vérité enfouie, peut-être universelle.
En Chine, un deuxième teaser est également apparu :
D’une durée de 160 minutes, Resurrection s’annonce comme une nouvelle expérience sensorielle à part entière, fidèle au style hypnotique de Bi Gan. Le film vient tout juste de dévoiler son premier extrait ainsi qu’une bande-annonce internationale, laissant entrevoir un univers visuel foisonnant et troublant, entre rêve lucide et vertige métaphysique.
Le film réunit deux figures emblématiques du cinéma chinois. Jackson Yee, membre du boys band TFBoys et acteur remarqué dans Better Days et Full River Red, puis pour sa prestation bouleversante dans Big World, incarne le personnage principal. à 24 ans, il devient, avec ce rôle, le plus jeune acteur chinois à figurer en tête d’affiche d’un film en compétition officielle à Cannes. À ses côtés, l’iconique Shu Qi, révélée internationalement dans Millennium Mambo et célébrée à Cannes pour The Assassin de Hou Hsiao-hsien, effectue un retour attendu sur la Croisette, dix ans après sa dernière participation.
Le casting comprend également la présence de l’actrice Li Gengxi qui a impressionné l’année dernière dans Viva La Vida, Mark Chao (Her Story), Huang Jue (The Unseen Sisters) et Chen YongZhong acteur bien connu de la filmographie de Bi Gan.
Resurrection est la seule œuvre en langue chinoise sélectionnée en compétition officielle cette année, marquant ainsi le premier accès de Bi Gan à la compétition principale d’un des trois grands festivals européens. Ce retour sept ans après Un Grand Voyage Vers la Nuit, présenté en séance spéciale en 2018, consacre la place singulière du cinéaste dans le paysage du cinéma d’auteur contemporain.
Avec Resurrection, Bi Gan semble une fois de plus vouloir redéfinir la grammaire du cinéma chinois contemporain, en s’affranchissant des codes narratifs classiques pour mieux explorer l’inconscient collectif. À mi-chemin entre Tarkovski, Wong Kar-wai et Lynch, son cinéma propose une plongée unique dans des mondes intérieurs d’une beauté fragile et d’une profondeur rare.
Rendez-vous le 22 mai pour la première mondiale à Cannes : un événement qui promet de marquer les esprits et de réveiller nos rêves les plus enfouis.