Le retour de Bi Gan : RESSURECTION fait son entrée à Cannes !

Après plusieurs semaines de rumeurs persistantes, c’est désormais officiel : Resurrection, le nouveau long-métrage de Bi Gan, rejoindra la sélection du Festival de Cannes. Une annonce tardive, certes, mais qui n’a rien de surprenant pour les initiés, tant l’attente autour du cinéaste chinois grandissait à mesure que les bruits de couloir se faisaient insistants.

Bi Gan, révélé par Kaili Blues puis consacré avec Un Grand Voyage Vers la Nuit, revient avec un projet aussi ambitieux qu’énigmatique, cette fois dans les eaux troubles d’un film de science-fiction. Le premier pitch connu de Resurrection déploie un récit onirique où une femme, suite à une opération chirurgicale, voit sa conscience piégée dans ce que le film appelle le « fuseau horaire éternel ». Emprisonnée dans un labyrinthe de rêves, elle découvre le cadavre d’un androïde et tente de le réanimer en lui racontant des histoires. De conte en conte, l’être synthétique s’éveille lentement à la conscience et déambule à travers ces récits fragmentés.

Porté par un duo prestigieux – Shu Qi, icône du cinéma chinois, et Jackson Yee qui a récemment impressionné et ému avec sa performance bouleversante dans Big World – Resurrection promet d’allier esthétique sensorielle et vertige narratif, dans la lignée des précédents opus du réalisateur. Le retour du directeur de la photographie Dong Jingsong, artisan visuel d’Un Grand Voyage Vers la Nuit, laisse augurer une mise en scène d’une densité visuelle saisissante. La styliste Huang Wen-Ying (The Assassin) et le directeur artistique Tu Nan (Blossoms Shanghai, Legend of Demon Cat), tous deux reconnus pour leur virtuosité, complètent une équipe artistique de haut vol.

Le casting compte également l’excellente Li Gengxi qui a impressionné l’année dernière dans Viva La Vida de Han Yan. Le comédien Mark Chao (Her Story), Huang Jue (The Unseen Sisters) et Chen YongZhong acteur bien connu de la filmographie de Bi Gan.

Produit par Huace Pictures et Dangmai Films, les prises de vue s’étaient terminées début avril, mais étaient montées dans un même mouvement. Une décision qui a sans doute permis à Bi Gan de pouvoir présenter le film la semaine prochaine au festival de Cannes.

L’entrée du film dans la sélection cannoise, bien que tardive, renforce l’idée que Resurrection pourrait bien être l’un des grands événements du festival. Bi Gan, souvent comparé à Tarkovski ou Apichatpong Weerasethakul pour sa manière de plier le temps et l’espace au gré de ses songes cinématographiques, semble ici franchir une nouvelle étape dans sa carrière. Une œuvre attendue, mystérieuse, qui pourrait bien réconcilier science-fiction et poésie sur la Croisette.

Restera à voir, dans les prochaines semaines, si Resurrection parviendra à conquérir le jury et le public, mais une chose est sûre : Bi Gan est de retour, et son cinéma n’a rien perdu de sa puissance hypnotique.