Le Wu Xia débarque dans les salles françaises ce mercredi avec LEGENDS OF THE CONDOR HEROES : THE GALLANTS

Parmi les nombreuses adaptations des romans de Jin Yong, Legends of the Condor Heroes reste l’une des plus revisitées, et cette nouvelle version, réalisée par Tsui Hark, ne fait pas exception. Au cœur du film, on retrouve l’histoire d’amour épique entre Guo Jing et Huang Rong, ainsi que le courage inébranlable de Guo Jing face à l’invasion mongole qui menace la dynastie Song. Ce récit, intemporel et profondément ancré dans l’imaginaire populaire, trouve un nouvel élan grâce à son jeune casting : Xiao Zhan et Zhuang Dafei.

Lors de sa sortie pour le Nouvel An chinois en Chine, le film a immédiatement plongé les spectateurs dans une atmosphère mêlant romance et action, notamment grâce à l’apparition de la chanson iconique « 铁血丹心 » (Trad littéral : Coeur de Fer et de Sang) chantée par Jenny Tseng et Roman Tam pour la série de 1983. Mais pour Tsui Hark, cette adaptation ne se veut pas un simple copier-coller des versions précédentes. Bien au contraire, il ambitionne de réinterpréter cette œuvre à travers un prisme moderne, tout en permettant au public de se retrouver dans cette nouvelle vision. « Mon objectif est que chacun puisse voir un peu de lui-même dans ces personnages », précise le réalisateur.

Une vision cinématographique renouvelée

Tsui Hark évoque avec un sourire son retour dans l’univers des romans de Jin Yong : « Cela faisait longtemps que je n’étais pas retourné dans cet univers des arts martiaux », confie-t-il. Il avait déjà marqué les esprits avec la saga Swordsman, notamment le second volet, où il mettait en scène des combats spectaculaires et une réinterprétation audacieuse des classiques. Mais il reconnaît que l’adaptation de Legends of the Condor Heroes a été un défi à part entière, compte tenu de la richesse et de la complexité de l’œuvre. « C’est un roman long, avec une multitude de personnages et une profonde émotion. Trouver le cœur de l’histoire n’a pas été facile » ajoute-t-il.

Le choix du passage central à adapter a été décisif. Tsui Hark a décidé de se concentrer sur l’évolution de Guo Jing et sa relation avec Huang Rong et Hua Zheng (interprétée par l’actrice Wenxin Zhang). Il explique que, contrairement aux scènes célèbres comme la confrontation au mont Hua, ce qui l’a le plus frappé dans le roman, c’est le moment où Guo Jing doit affronter son ancien mentor et père adoptif, Gengis Khan. Ce conflit, où l’amitié se transforme en confrontation, est selon lui l’un des plus poignants et intenses de l’histoire. « C’est un affrontement déchirant, car Guo Jing passe de l’amour filial à l’affrontement militaire, un virage brutal mais fondamental pour son développement », précise Tsui Hark.

Des personnages au cœur de l’intrigue

Pour donner vie à ces personnages, Tsui Hark a dû s’entourer d’un casting capable de rendre justice à la richesse émotionnelle du roman. Il se confie sur le processus de casting, avouant que parfois, malgré un scénario bien ficelé, la recherche de l’acteur idéal peut être un véritable casse-tête. « Cela commence souvent par un feeling », explique-t-il. Il se souvient de sa première rencontre avec Xiao Zhan, qu’il a trouvé un peu trop mince pour incarner Guo Jing. Après leur entretien, Xiao Zhan a même pris sur lui de travailler sur sa musculature pour coller au personnage. « Guo Jing a cette aura de grand frère, une énergie positive qui inspire confiance, et Xiao Zhan a ce côté naturel qui colle parfaitement à ce rôle », ajoute le réalisateur.

Le casting de Huang Rong, en revanche, a demandé plus de réflexion. Dans les adaptations précédentes, ce personnage était souvent dépeint comme espiègle et malicieuse, mais pour Tsui Hark, Huang Rong doit incarner bien plus que cela. « Elle est jeune, mais elle est aussi une cheffe influente et autoritaire. Elle doit être complexe, pleine de contradictions. Elle est à la fois fragile et forte, capable d’inspirer le respect tout en étant vulnérable », dit-il. C’est Zhuang Dafei qui a finalement su incarner cette dualité, en apportant une profondeur inédite au personnage.

Un nouveau regard sur l’héroïsme

Un autre aspect fascinant de ce film est la manière dont Tsui Hark réinvente le concept de l’héroïsme. L’idée de « 侠 » (le chevalier) dans les romans de Jin Yong dépasse le simple courage physique pour englober une responsabilité morale envers le monde. « Être un chevalier, ce n’est pas seulement se battre pour une cause personnelle. Cela signifie avoir une vision plus large, prendre en charge son destin et celui des autres », explique le réalisateur.

Le film met ainsi en lumière plusieurs figures héroïques : « Ils ont tous une vision qui dépasse l’individu et se projettent dans un avenir plus grand, plus noble », précise Tsui Hark.

L’innovation dans le wuxia

Le cinéma d’arts martiaux, bien que considéré par certains comme un genre en déclin, a toujours la capacité de se renouveler. « On disait déjà que les films wuxia étaient dépassés dans les années 70, et pourtant, le genre a toujours évolué », rappelle Tsui Hark. Le secret réside dans l’innovation, notamment dans la manière de filmer les scènes d’action. Le réalisateur s’inspire des performances modernes comme le parkour ou l’escalade pour repenser les célèbres techniques comme les « 18 Paumes du Dragon subjugateurs » (降龙十八掌), afin de leur donner plus de réalisme tout en conservant la magie de l’univers wuxia. « Les arts martiaux ne sont pas seulement des mouvements spectaculaires. Ils doivent être logiques et ancrés dans la réalité », affirme Tsui Hark.

Avec ce premier chapitre, Legends of the Condor Heroes : The Gallants, Tsui Hark a l’ambition de réinventer le wu xia pian et ainsi mettre une nouvelle fois le genre à la mode.

Le Wu Xia est un genre de film d’arts martiaux chevaleresque ancré dans le réalisme même si les combats peuvent être fantaisistes. À ne pas confondre avec le Xian Xia qui est un genre plus poussé vers la fantaisie qui mêle des dieux, des démons, des monstres…

Après un mois d’exploitation, le film a cumulé plus de 90M$ au box-office chinois. Si ce score n’est pas à la hauteur du marché des films qui sortent durant la période la plus lucrative de l’année, il est cependant le plus gros score du genre wu xia en Chine, dépassant celui de Shadows de Zhang Yimou en 2019 et celui de Detective Dee : La Légende des Rois Célestes de Tsui Hark en 2018.

Ainis Tsui Hark prouve que les récits héroïques de Jin Yong peuvent encore résonner profondément dans le présent : « Le cinéma est une façon de relier ces époques, et tant que cette connexion persiste, le wuxia restera vivant ».

Produit conjointement par la China Film et Film Workshop ainsi que Lian Ray Pictures et Hengdian Entertainment, le casting comprend également la présence de Tony Leung Ka-fai, Ada Choi, Bayaertu, Hu Jun et Wu Hsing-Kuo. Legends of the Condor Heroes: The Gallants sort dans une combinaison de salles limitée en France ce mercredi 5 mars 2025.

À Propos de Tirry

Créateur et rédacteur en chef de Celestial Empire, connu également pour être le tenancier du site Jackie Chan France

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